Ceci est une version archivée de ProjetPedagogiqueFeeGrosSeucSyntheseCoen à 2005-11-21 11:48:28.
Synthèse Pierre-François Coen
Professeur à l’université de Fribourg, responsable de la recherche HEP Fribourg,
S’intéresse à l’intégration des tic dans l’enseignement, intervient dans les questions d’évaluation, articulation entre théorie et pratique, thèse sur les processus cognitifs et métacognitifs chez l’enfant lorsqu’il écrit.
« Enseigner ce n’est pas répondre aux questions, c’est s’en poser soi-même ! »
Powerpoint à disposition sur le site
L’idée c’est d’avoir des outils pour prendre du recul par rapport à la journée. En gros, l’essentiel est là, les enseignants sont bien évidemment en questionnement. Ceci est donc pour pouvoir permettre de prendre de l’altitude pour trouver des solutions pour répondre à ces questionnements, soi-même ou à plusieurs.
L’économie pille généralement partout où elle peut, notamment aussi à l’école, pourquoi ne pourrait-on pas faire pareil ?
Mouvement = motivation (vient du même mot motus)
Pour que les élèves soient en projet il faut donc créer du déséquilibre pour que les élèves se mettent en mouvement !
Le projet s’inscrit dans un réseau et dans différents systèmes (micro = classe / macro = extérieur, parents, administration, etc.)
Les ingrédients du projet :
- le produit (ça débouche sur quelque chose) –> valorisation sociale
- collectif
- diversité des tâches (action, se mettre en mouvement)
- organisation (planification, organiser, anticiper)
- gain (nos élèves ont appris qqchose, ça ne suffit pas de tuer le temps !)
1. Conception du projet = env. 40% du projet (prévoir, anticiper, voir si on a ce qu’il faut pour le réaliser)
2. Lancement du projet = soumission à qq’un pour sa validation, déboucher sur un budget, etc.
3. Planification-réalisation = planification, suivi, mesures de correction, gestion de l’équipe
4. Terminaison (formaliser le capital accumulé du projet : qu’est-ce qui reste du projet ? expérience acquise, histoire du projet)
2. Lancement du projet = soumission à qq’un pour sa validation, déboucher sur un budget, etc.
3. Planification-réalisation = planification, suivi, mesures de correction, gestion de l’équipe
4. Terminaison (formaliser le capital accumulé du projet : qu’est-ce qui reste du projet ? expérience acquise, histoire du projet)
Le produit économiquement est tellement de courte durée que maintenant les entreprises s’intéressent davantage au processus de création du projet que sur le produit fini !
Finalité du projet :
- Didactisme : ce qui m’intéresse c’est ce que les élèves ne savent pas encore faire et qui par leur implication dans le projet vont apprendre => travailler avec les obstacles L’IMPORTANT C’EST D’APPRENDRE => le processus est fondamental parce qu’il permet d’expliquer le produit
- Finalité (produit fini) : ce qui m’intéresse des élèves sont ceux qui savent et qui par leur implication dans le projet vont contribuer à la pleine réussite. => minimiser les obstacles => L’IMPORTANT C’EST DE REUSSIR => le processus est important parce qu’il permet d’améliorer la productivité
Les question à ce poser (sous forme de boutades évidemment) :
- Quand un élève arrive avec un travail tout juste, est-ce que ça signifie qu’il n’a rien appris ?
- « L’école n’est pas le lieu de l’apprentissage, mais le lieu qui prouve qu’on a appris ailleurs ! » (plus on monte dans les années scolaires, plus c’est une réalité)
- Quelle Réaction en tant qu’enseignant : un élève arrive avec un travail tout faux, mais affirme qu’il a beaucoup appris, et qu’il va pouvoir progresser / un élève arrive avec un fiche complètement juste mais indique qu’il n’a rien compris !
Apprentissage : (savoir/élève)
Qu’est-ce que le projet nécessite comme prérequis, qu’est-ce qu’il va générer comme savoir ?
Qu’est-ce que les élèves savent déjà et qu’est-ce qu’ils sauront ensuite
Enseignement : (savoir/enseignant)
Quelles sont les disciplines concernées par le projet ?
Comment articuler les savoirs que je prétends être mis en place dans le projet et les disciplines ?
A partir du moment où j’ai identifié certains de ces savoirs comment être sûr qu’ils vont bien s’inscrire dans le plan d’étude ? Le projet ne doit pas se surajouter au reste, au contraire il faut que le projet soit tissé avec le plan d’études, avec la progression.
Il faut libérer probablement les choses apprises en terme de compétences. Car dans le projet les savoirs déclaratifs vont avoir peu de sens dans le projet.
Dans les gros chantiers (plusieurs moi), quand les gens font des projets, parmi les risques planifiés, il y a les accidents, mais nous on ne peut pas faire ça !
Formation : (enseignant/apprenant)
Comment est-ce qu’on peut complémentariser les élèves ? Il y a des élèves qui ont manifestement des tas de compétences et d’autres peu … comment faire avec les élèves auxquels on ne peut pas donner de responsabilité
Il faut créer des institutions de gestion, il est important d’avoir des dialogues, des consensus
Fonctionnement des relations : déléguer vraiment les rôles (gros inconvénient au projet pédagogique : degré de didactisation, c’est-à-dire que si on utilise le projet trop tourné vers l’apprentissage, les élèves vont s’impliquer moins, mais dans l’extrême inverse la validité sociale est énorme, il faut donc trouver quelque chose entre les deux pour que ça apporte une certaine valeur. Il faut prendre le risque d’avoir un produit ou un processus qui n’est pas celui qu’on avait prévu. Par définition, l’enseignant est celui qui connaît le chemin, on n’a pas besoin d’être très explicite sur la destination, mais on connaît le trajet. Or dans le projet, un élève peut venir nous dire : on pourrait prendre ce raccourci, mais nous on ne connaît pas ce chemin.
Implication : (apprenant/projet)
Pour que les gens s’impliquent, il faut que ça ait du sens.
Il y a des projets dans lesquels le sens n’est pas vraiment apparent (remarque possible du genre : ce n’est pas à l’école de faire ça !)
Il faut que cela soit authentique : l’authenticité lié à un produit comme un film est très difficile à obtenir en fonction de l’image qu’ils ont des produits genre Hollywood, il faut peut-être être quelquefois plus modeste pour gagner en authenticité.
Ce n’est pas parce que je tire les ficelles que les marionnettes vivent. Comment ne pas manipuler les élèves ?
Est-ce que je vais laisser les élèves se planter ? Est-ce que je vais leur dire que là-bas il y a une ressource qui peut les aider ou je vais donner l’information ? L’enseignant peut être un panneau indicateur…
Les postures de l’enseignant :
- guide : montre, tire, est devant -> sa crédibilité est liée à son expérience
- accompagnant : il est avec, à côté -> sa crédibilité est liée à sa capacité de comprendre, mais risque de ne valoriser que le relationnel
- témoin : celui qui est derrière, constate -> sa crédibilité est liée à son expertise, mais il risque d’être trop normatif, de ne pas prendre en compte suffisamment les aspects du cheminement.
- Il faut donc endosser ces différents habits au cours du processus de projet
Quand est-ce qu’on se positionne dans ces postures ?
- être réactif : on a un coup de retard, on réagit après coup (dans l’entreprise, c’est un futur viré)
- être proactif : permet de prendre de la distance, d’anticiper, ouverture, avoir la sortie de secours prévue
Ce qui motive les élèves :
- responsabilités, permettre de faire des choix (plus on est autodéterminé, plus on se sent compétent, plus on va être motivé)
- la tâche doit avoir une valeur et une utilité : quand le produit est bon, est séduisant, en général ça marche. Les élèves sont beaucoup sur le produit. C’est difficile avec élèves d’accéder au processus,
- la tâche doit être exigeante sur le plan cognitif
- défi pour l’élève
- les interactions
- marche temporelle : il faut laisser le temps aux enfants de faire qqchose. Si on ne laisse pas aux élèves le temps de faire un cycle entier dans un problème, il y a un désinvestissement.
Dispositif : (projet / enseignant)
- qui s’implique ?
- induit des situations ? il y a des imprévus
- l’événement qui est lié au dispositif c’est le produit
- gestion du temps : lister les tâches avec les élèves, il y a une linéarité dans les tâches (je ne peux pas faire la vaisselle avant qu’elle soit sale)
- mesure du temps dans le monde scolaire (en période, en discipline ?)
Compétences : (savoirs/projets)
- Quand on cheville les savoirs et le projet, on arrive dans l’apprentissage situé, dans le savoir contextualisé.
Régulation :
- comment est-ce que je vais, sur quelle base je vais ajuster le tir ?
- est-ce qu’on régule le projet ou les apprentissage de l’élève ?
Evaluation :
- le miroir sur le projet / caméra au plafond
- c’est à travers le processus qu’on pourra reconsidérer la démarche d’évaluation.
- Une partie de l’évaluation peut appartenir à l’élève, il peut donc s’autoévaluer surtout dans les ressentis
- Evaluation équitable ?
- Ou est-ce qu’on se situe (sur le projet ou sur l’élève) ?
- Mesures de soutien ou d’appui (je peux être plus présent pour un groupe ou l’autre)
- Validation extérieure : comment donner une valeur externe à ce projet
- Validation interne : un élève a réussi à s’impliquer durant le projet
Dimension réflexive dans le projet
- il faut capitaliser l’expérience pour la valoriser
- Quelle trace en garder ? (par exemple, faire le making of du projet)
- Conserver les élaborations, les plans, les écrits scénarisés, une trace sur laquelle on peut revenir et sur laquelle les élèves pourront construire un discours
- Ces traces peuvent être transposables à d’autres projets
- Construire un savoir sur sa propre démarche, sur ses apprentissages… (ce n’est pas une confrontation entre la théorie et la pratique… et si les enseignants écrivaient tout ce qu’ils font, ils dépasseraient largement les chercheurs !!!)
Derrière la pédagogie du projet il y a le paradigme évident du socioconstructivisme !
Passer du projet pédagogique à la pédagogie du projet ça permet de repenser le métier !
Mettre les élèves en projet -> on constitue des communautés de pratique, des communautés apprenantes !
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